AUX FRONTIèRES

Atelier "invitation-connexion-circulation" à 15H30: accès gratuit

atelier "codigo" & milonga: 30 novembre

  • Date: dimanche 30 novembre 2014
  • Horaire: De 15:30 à 22:00
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Invitée pour la première fois "Aux Frontières" : DJ'ette Marion!

MAiS avant...

Plusieurs amis, habitués de notre milonga, ont tenu à exprimer utilement leur malaise récent. Ces remarques constructives et bienveillantes ont confirmé notre impression personnelle:

le nombre croissant de danseurs + trop de comportements individualistes= fin du confort collectif.

Plutôt que de nous dire que quelque chose est en train de disparaître, de rester inactifs sur notre piste que certains ont décidé de convertir en piste de pétanque, le moment est venu de songer au fameux codigo et de voir comment il peut nous aider à changer. 

Car, si le tango est un être vivant, né du brassage et du voyage, il s’est diffusé avec ses règles qui permettent de se retrouver avec respect et convivialité.

“Aux Frontières”  comme ailleurs, ce problème pourrait bien se transformer en (re)découverte : non seulement nous ne dansons pas seul, ni à deux mais tous ensemble!

Aussi, le 30 nov de 15h30 à 17h00, nous organisons un 1er atelier collectif “invitation-connection-circulation”.

Cet atelier d’1h30 est GRATUIT, et donnera accès gratuitement à la milonga. Il est ouvert à tous niveaux, y compris aux danseurs les plus expérimentés.

Ceux, déjà sensibilisés à ces questions, sont aussi très bienvenus pour nous apporter leur soutien et expérience.

La milonga démarre à 17h avec l’excellente Dj’ Marion, au prix d’entrée habituel pour ceux qui n’ont pas suivi l’atelier.

et pour ceux qui préfèrent la pétanque, sorry: notre parquet ne sera pas le lieu pour exercer votre respectable passion :-)


Petit Billet d'humeurs:

Il s'en trouvera d'aucuns pour penser : "Moi, le codigo, je m'en bats les flancs! D'abord, je ne suis pas argentin. Ensuite, je ne viens pas à la milonga pour qu'on m'impose des règles, il y en a déjà plein partout et même bien trop! Et puis, si je danse, c'est pour m'exprimer et pas pour qu'on me dise ce que je dois faire. Je vais à la milonga parce que c'est un plaisir, pas pour jouer les béni-oui-oui. Que ceux qui ont besoin de règles parce qu'ils ne sont pas capables de prendre leur espace aillent donc jouer à la pétanque! Et que ceux qui éprouvent le besoin de prendre des poses de "Moi je sais comment ça se passe dans une Vraie Milonga de Là-Bas" aillent donc à Buenos Aires, ils amuseront bien les vieux milongueros! Ici, c'est l'Europe les gars, réveillez-vous! Et le tango n'est pas seulement argentin, il se réinvente partout où il se pratique."

 

Presque tout à fait d'accord... À vrai dire, non seulement je ne suis pas argentine mais mon accent espagnol tient plus du marollien que du portègne. Certes, la vie en société nous impose déjà assez de contraintes pour qu'il ne soit encore besoin d'en inventer d'évitables. Et, plutôt que d'essayer de ressembler à quelque chose de convenu, il est plus intéressant d'apprendre à profiter du contact avec les autres pour découvrir qui nous sommes.

 

Par contre, j'ai un peu de mal à considérer les échanges de coups comme un grand élan de spontanéité touchante et un talon planté dans la cheville m'a rarement incitée à développer mon sens créatif. Inversément, blesser autrui par mégarde m'aide peu à me sentir bien quand je rentre chez moi. Par ailleurs, la différence entre "prendre mon espace" et "accaparer celui de tous" me paraît aussi criante que le fossé qui sépare "application sauvage de la loi du plus fort" et "gestion équitable des ressources". Et lorsque je quitte mon logis douillet dans l'intention de me retrouver dans un lieu où s'agglomèrent une bonne centaine de personnes, je me dis que, tant qu'à faire, autant en profiter pour essayer de se sentir ensemble. Et, sur ces points-là, il y a de bonnes chances pour que les 'd'aucuns" du premier pararaphe soient d'accord, eux aussi.

 

Si les meilleures règles sont celles qui n'ont pas besoin d'être dites, il y en a certaines qui valent la peine d'être répétées: "être ensemble" est vital à l'être humain mais, paradoxalement, y parvenir harmonieusement n'est pas si naturel que ça. Le fameux codigo n'est jamais qu'un recueil d'idées relevant du gros bon sens, visant tout simplement à éviter les accidents et à favoriser une atmosphère agréable. L'intérêt du premier point ne me paraît appeler aucun commentaire. Le second, par contre, m'inspire une réflexion d'actualité : la milonga aux Frontières m'a toujours enchantée par cette particularité que, depuis sa création, les personnes qui y viennent, outre qu'elles paient leur participation pour entrer, amènent avec elles de la joie. Le plaisir manifeste de se retrouver là. Non que nous nous transformions soudain en passant la porte en Télétubbies béats mais c'est un peu comme si nous avions atterri en un endroit où la gomina se donnait résolument le droit à la bonne humeur. Cependant, depuis deux bals, plusieurs personnes constatent que les choses changent : le nombre des danseurs augmente - c'est en soi fantastique! - mais aussi le stress sur la piste et, avec le stress, une certaine dilution de la magie du lieu. Au cours de la dernière milonga, de nombreuses personnes ont reçu des coups douloureux, c'est inacceptable. Plusieurs habitués sont partis avant la fin parce qu'ils ne s'amusaient pas, c'est triste. Des nouveaux venus n'ont peut-être pas compris ce qui justifiait la réputation de l'endroit, c'est une occasion ratée. Et, probablement, personne n'a pu danser à son aise, excepté l'un(e) ou l'autre lobotomisé(e) qui auront traversé tout cela en mode rouleau compresseur. Nous sommes, je pense, un bon petit paquet de gens à ne pas avoir envie de laisser partir les choses en vrille. En témoigne le nombre de ceux qui, au lieu de se plaindre en coulisses, ont tenu à exprimer utilement leur malaise. Plutôt que de nous dire que quelque chose est en train de disparaître, le moment est venu de songer au fameux codigo et de voir comment il peut nous aider à changer. Un problème apparent pourrait bien se transformer en découverte : non seulement nous ne dansons pas seul, mais pas non plus seulement à deux: dansons tous ensemble! (Ou alors il ne nous reste plus qu'à retourner à la pétanque.)

le team "Tango Aux Frontières"

Tango aux frontières, la milonga des jours fériés